«Marie est morte sous ses coups (…) elle ne s’en sortira plus». Les mots sont forts. Nous sommes le 7 janvier 2006 sur le plateau de l'émission «Tout le monde en parle» présentée par Thierry Ardisson. La chanteuse Lio, amie proche de Marie Trintignant décédée trois ans plus tôt, interpelle Murielle Cerf. L'autrice était venue présenter Bertrand Cantat ou le chant des automates, un ouvrage dans lequel elle tente de comprendre le geste du chanteur de Noir Désir.
Ce qui frappe la journaliste Camille Diao dans cette archive, c’est la puissance et la pertinence des propos de Lio 10 ans avant le mouvement #MeToo, «à un moment où dans le débat public les questions des violences faites aux femmes sont très mal comprises». La journaliste compare Lio à «une lanceuse d’alerte qui avance en terrain miné de façon admirable» dans «une époque où règne en permanence la mysoginie». Pour autant, Lio explique qu’elle «souhaite que Bertrand Cantat s’en sorte» et qu’il «a le droit à la rédemption».
Pour Camille Diao, le discours de Murielle Cerf est celui de «l’amour passionnel (…), un mythe créé par les objets culturels, la littérature et le cinéma». Une thèse dominante que déconstruit Lio en affirmant que «tant que les femmes seront victimes au nom de l’amour, c’est foutu». En conclusion, Camille Diao met en avant le fait que «ces propos étaient inaudibles et portaient préjudices aux femmes qui osaient prendre la parole sur ces questions-là».
Muriel Cerf polémique avec Lio
2006 - 18:10 - vidéo