L'ACTU.
La 40ᵉ campagne d’hiver des Restos du cœur débute le 19 novembre. En 2023, l’augmentation des bénéficiaires et la baisse des dons avait contraint l’association à restreindre l’accès à l’aide alimentaire. Patrice Douret, le président des Restos du cœur, avait provoqué un électrochoc le 3 septembre 2023 en annonçant que l'association était au bord du gouffre, avec un trou de 35 millions d'euros. Faute d'aide, il expliquait que l'association devrait diminuer le nombre de ses distributions, impactant 150 000 personnes. Pire encore, il alertait : « Les Restos du Cœur pourraient mettre la clé sous la porte d'ici à trois ans. »
Il expliquait alors les difficultés rencontrées par « la hausse très importante » du nombre de personnes demandant de l'aide (22% en moyenne). L'association avait accueilli 1,3 million de personnes en 2023, contre 1,1 million sur l'ensemble de l'année précédente. À titre de comparaison, lors du lancement de l'association en 1985, 8 millions et demi de repas avaient été distribués. L'autre responsable du marasme, c'est l'inflation, générant une « augmentation de ses coûts de fonctionnement (...) l'inflation est d'une violence inouïe. Si on ne fait rien, même les Restos du cœur pourront mettre la clé sous la porte d'ici à trois ans », déclarait encore Patrice Douret sur TF1.
Lors de la campagne 2022-2023, 163 millions de repas ont été distribués. Pour la campagne 2024-2025, les familles monoparentales et les enfants de moins de 3 ans seront au centre du dispositif.
L'ARCHIVE.
Coluche est à l'origine de cette association. Dans l'archive à regarder en tête d'article, du 5 janvier 1986, l'humoriste revient sur la genèse et le but des Restos du Cœur. Une idée simple de la solidarité envers les plus démunis qu'il envisageait alors comme temporaire et qu'il décrivait ainsi : « Les Restos du Cœur, on essaye de redistribuer des biens qui appartiennent à la société et de les redistribuer à ceux qui manquent de la société ».
Sa grande idée était d'utiliser les surplus alimentaires. Un cercle vertueux qui ne présentait que des avantages à ses yeux, comme il l'expliquait ensuite : « Je pense que si on s'organisait bien, on pourrait, avec ce qu'on possède, en excédent de production, faire bouffer tout le monde sans ce que cela pose un problème particulier à l'ensemble de la communauté. »
Une belle idée qui se poursuit et est même devenue indispensable, dans une société où la pauvreté ne cesse de croître, quatre décennies après sa mise en place.