Jesse Garon, le «petit prince du rock» qui chantait «C'est lundi» !

De son vrai nom Bruno Fumard, Jesse Garon a marqué le début des années 1980 dans le petit monde du rock français. Né en août 1962, il commence à chanter à 16 ans lors de la foire exposition de La Rochelle dont il est originaire. Derrière son allure de rocker, le jeune homme est un passionné de musique. À neuf ans, il chantait déjà du gospel dans la chorale de sa paroisse, avant d'entrer au conservatoire pour apprendre le piano classique. À l'adolescence, comme il le raconte dans l'interview ci-dessous, à l'heure où ses amis écoutaient du hard-rock, lui s'intéressait à toutes les sortes de musiques : le blues, le rock'n'roll, le jazz. C'est à cette époque qu'il monte son groupe avec cinq copains : l'Âge d'or.

Jesse Garon sait tout faire. Il compose, écrit les textes de ses chansons et danse comme un dieu - ses célèbres grands écarts sont restés mémorables -. Avec ses potes, il arpente les scènes des petits festivals dans lesquels il rode quelques titres aux résonances rockabilly.

Le rocker est un grand fan d'Elvis Presley et le choix de son pseudonyme n'a rien d'un hasard. Dans l'interview ci-dessus, il raconte l'origine de son nom de scène. Il s'agit en réalité du nom du frère jumeau de son idole, décédé à la naissance et qui aurait dû se prénommer Jesse Garon Presley.

Premiers pas à la télé

Son look de rocker des années 1950, avec sa banane gominée et sa chemise à col pointu ne passe pas inaperçu. Les Français le découvrent en 1983, avec le titre culte C’est lundi. Un titre qui lui valut le Prix Interpress de la chanson française en 1984. Repéré par Michel Drucker, il le reçoit en mars 1984 dans le sacro-saint « Champs-Élysées ». C'est cette prestation en direct, avec une chorégraphie, qui s'achève par son fameux grand écart, que nous vous proposons de regarder en tête d'article.

« C'est lundi
Dans mon lit
L'est 11h
Mal au cœur
Mal dormi
Envie de pipi... »

Un pantalon craqué et du talent à revendre

La notoriété de la jeune rock star à la gueule d'ange lui vaut d'être à nouveau l'invité de Michel Drucker en décembre 1984. Pour cette seconde apparition à la télé, il interprète sa nouvelle chanson Lucky Dom Dom. Ce passage réserve bien des surprises à l'artiste, déjà parce que le jeune homme va déchirer son pantalon au début de sa prestation en levant la jambe... mais surtout parce que l'animateur va lui réserver une surprise.

Après avoir chanté son titre, Michel Drucker lui demande de se mettre au piano pour interpréter quelques extraits de musique classique. Il sait que le jeune rocker est un pianiste émérite. L'artiste, qui avoue de manière touchante avoir le trac, a visiblement charmé l'animateur. Il insiste ensuite pour qu'il joue quelques standards de rock. Cette archive se termine par une magnifique interprétation a capella de la chanson Maria de la comédie musicale West Side Story. Cette prestation est à découvrir ci-dessous.

Il rencontre l'amour grâce à son slow

L'année suivante le rockeur romantique sort un slow langoureux intitulé Nous deux. Cette chanson a changé le cours de son destin. En effet, en 1993, elle lui valut de rencontrer la femme de sa vie, Sylvie Ristiguian. Elle raconte dans une interview accordée à Closer les circonstances de leur rencontre : « Il avait l'habitude de faire monter une jeune fille sur la scène quand il chantait "Nous deux". Cette fois-ci, c'est moi qu'il a fait monter sur scène », avant d’ajouter : « Et on s'est revus. On habitait le même quartier, dans le 18e arrondissement ». Depuis, le rocker et sa fan sont toujours ensemble.

Cette chanson ultra-romantique, qui n'a rien à envier à Love me tender d'Elvis Presley, est à regarder ci-dessus. Elle est extraite de l'émission « Avenue du rock » du 4 mai 1985.

À partir de 2012, l'artiste a pris du recul sur sa carrière artistique, tout en se produisant à l'occasion sur scène. Celui que l'on surnommait le « Petit prince du rock » a aujourd'hui 62 ans, il a même repris des études à la Sorbonne.