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Christine Boisson, celle qui débuta dans «Emmanuelle» et devint comédienne grâce au théâtre

Christine Boisson, celle qui débuta dans «Emmanuelle» et devint comédienne grâce au théâtre

L’actrice Christine Boisson est morte le 21 octobre 2024 à Paris à l'âge de 68 ans. Si le public l'a découverte en 1974 avec son rôle dans le film érotique «Emmanuelle», elle a été formée à son métier avec le théâtre.

Par Florence Dartois - Publié le 22.10.2024
 

L'ACTU.

L’actrice Christine Boisson, qui avait débuté au cinéma dans le film érotique de Just Jaeckin Emmanuelle, est morte le 21 octobre 2024 des suites d’une maladie pulmonaire. Elle avait 68 ans.

SON PARCOURS.

Christine Boisson est devenue actrice un peu par hasard en 1973, lorsque jeune mannequin, elle fut repérée par le réalisateur d'Emmanuelle, lui-même photographe. À 17 ans, encore mineure, elle joue le rôle de Marie-Ange, une adolescente délurée qui restera célèbre pour une scène de masturbation. De cette première expérience, l'actrice ne gardera pas un bon souvenir, notamment parce qu'après ce rôle, elle fut longtemps cantonnée aux films érotiques. C'est ce qu'elle confiait à Aline Pailler dans l'émission « Regards de femme » sur FR3 en mai 1990.

Christine Boisson et le film "Emmanuelle"
1990 - 00:48 - vidéo

« Je papillonnais un peu, je cherchais ce que je voulais faire et je suis tombée un peu dans ce qu'on appelle des pièges (...) Je ne pensais pas du tout tomber dans cette ambiance-là ni dans cet univers-là. Je ne le renie pas maintenant parce que je l'ai fait, mais oui, c'était un piège, car je me suis retrouvée empêtrée dans le cinéma érotique et ça n'a pas été facile d'en sortir ».

Comme elle le confie dans l'archive précédente, après quelques rôles dénudés, elle va décider de tourner la page et de se former au métier d'actrice avec des cours de théâtre. Elle entre au Conservatoire national d'art dramatique, où elle va suivre des cours durant trois années (promotion 1977). Elle suivra ensuite les cours de Blanche Salant à l'Atelier international de théâtre.

LES ARCHIVES.

L'archive disponible en tête d'article est sa première apparition télé. Elle date de mai 1976, il s'agit d'un extrait de l'émission « Peplum ». Quelques mois plus tôt, le Conservatoire national d'art dramatique avait fait parler de lui parce que la nouvelle direction avait voulu supprimer le sacro-saint concours de sortie, antichambre du théâtre français et de carrières académiques officielles. Pour faire le point de cette réforme, « Péplum » proposait une enquête sur place, mêlant interviews d'élèves et de professeurs et séquences filmées dans les cours dispensés au sein de l'établissement. Parmi ces cours, deux élèves travaillant sur le texte Théâtre roman de Louis Aragon, étaient filmés en plein travail. La jeune comédienne n'était autre que Christine Boisson.

Dans les nombreux cours proposés par des metteurs en scène prestigieux, il y avait celui d'expression faciale, dirigé par Andrei Serban. Nous retrouvons l'élève Boisson se prêter à un exercice étonnant de comique facial.

En février 1981, le magazine « Pleins feux » présentait la nouvelle pièce de théâtre du metteur en scène Claude Régy, La trilogie du revoir de Botho Strauss, montée à la maison de la culture de Nanterre. À l'affiche, Christine Boisson que l'on découvre ci-dessous dans une scène filmée.

La liberté de ne pas choisir entre théâtre et cinéma

Quelques mois plus tard, en mai 1981, invitée par Eve Ruggieri dans son émission culturelle « Les nouveaux rendez-vous », la comédienne évoquait sa volonté de concilier son amour du théâtre et sa carrière cinématographique, alors qu'elle tournait avec Michelangelo Antonioni le film Ida. Elle confiait aussi son besoin de travailler et d'être poussée dans ses retranchements.

« Moi, je tiens absolument à concilier les deux et perpétuellement. Jusqu'à maintenant, j'y suis arrivée. Je tiens vraiment à alterner théâtre et cinéma parce que le théâtre, c'est un lieu où je me retrouve bien, où j'ai la sensation d'apprendre des choses, alors qu'au cinéma, jusqu'à maintenant, je n'ai pas eu cette sensation. »

En mai 1990, présidente du jury de la Caméra d'Or au Festival de Cannes, Christine Boisson retrouvait Aline Pailler lors d'une émission en direct pour évoquer son rôle, mais surtout son amour du jeu. Il était une nouvelle fois question de sa joie d'alterner cinéma et théâtre : « Je joue avec les mêmes armes... mais le rapport au public, à la scène, au texte est plus profond qu'au cinéma... C'est un plaisir différent, mais qui ne va pas l'un sans l'autre. »

À propos de passer de l'autre côté de la caméra : « J'aime tellement bouger, jouer et vivre et j'aime tellement ce métier que je ne m'imagine pas du tout réaliser, commencer à écrire, ça me semble hors de portée » ; « Quand je joue, j'essaye de plonger très profondément en moi pour retrouver des émotions perdues ou oubliées et c'est vrai que c'est toujours un aller-retour entre la profondeur de soi-même et l'expression. »

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